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Guidance parentale

L'accompagnement

Une suivi qui s'adresse aux futurs parents

La venue au monde d'un enfant entraîne beaucoup de changement et confère aux parents "un nouveau statut" dans la société (Capponi 2015).  La période avant la naissance génère des questionnements et des craintes. Cet accompagnement est donc destiné aux futurs parents mais aussi aux jeunes parents qui sont dans une démarche de réflexion.

Devenir parent, une réorganisation psychique 

Le fait de devenir parent est une étape qui constitue un véritable chamboulement. Cela entraîne pour la personne concernée une modification majeure de sa personnalité et une réorganisation importante de son fonctionnement psychique. La « transition vers la parentalité » se traduit comme ensemble mécanismes psychiques qui permettent d’endosser progressivement la mission de parents. De nombreux facteurs sous-tendent potentiellement sa réussite : le vécu propre à chacun des deux parents depuis leur enfance, la structure de la personnalité des deux parents, le fonctionnement du couple. Dans quelles conditions l’enfant a-t-il été conçu, comment s’est déroulée la grossesse et la naissance (Houzel, 2010). 

Bien que la plupart des parents souhaitent le meilleur pour le devenir de leurs descendances, être parents, ce n’est pas toujours une évidence. Devenir parent c’est avant tout d’une aventure humaine qui peut être profondément déroutante pour certains. C’est un métier qui s’apprend au quotidien, fait de tâtonnements, d’erreurs et de progression.  

 

Besoin de soutien

Une aide à destination des parents qui auraient besoin de conseils et/ou qui rencontreraient des difficultés 

L'objectif de cet accompagnement est de parvenir à trouver des solutions concrètes aux parents qui font face à des difficultés ponctuelles ou durables avec leurs enfants.

De nouvelles configurations familiales et une demande de plus en plus forte

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’évolution de la société a contribué à diversifier les modèles familiaux préétablis au fil des siècles passés. Les formes de conjugalité ont changé et les recompositions familiales sont de plus en plus fréquentes. Ces profondes modifications de la structure de la familiale ont entraîné l’apparition d’un nouveau lexique adapté, on parle désormais de monoparentalité par exemple.  Suite à ce constat, la demande en matière d’accompagnement et de soutien à la parentalité n’a jamais été aussi élevé.

Quels sont les situations où les séances de guidance parentale peuvent s'avérer judicieuses ?

  • Cela peut concerner le domaine éducatif comme le rapport à l’autorité et le respect des règles.  

  • Cela peut concerner la socialisation, les problèmes de comportement, des difficultés scolaires et la survenue d’un handicap.

  • Cela peut faire référence à des difficultés de communication dans la famille, des tensions et des conflits.

Axe de travail possible en matière de guidance parentale

  • Accompagnement de la posture parentale (apprendre à se positionner et à fixer des limites..).

  • Travail centré sur les compétences parentales (axé sur la communication, sur la régulation émotionnelle, sensibilité parentale).

  • Améliorer la compréhension du fonctionnement de l'enfant.

  • Apprentissage de nouvelles techniques (communication non violente, mise en place de stratégies éducatives).

La guidance parentale, une démarche participative

  • C'est une démarche qui nécessite l'implication des parents.

  • L'objectif n'est pas d'établir un programme à la place des parents, c'est un travail conjoint entre les parents et/ou les enfants et le thérapeute.

Bénéfices de la guidance parentale

  • Apaisement des relations familiales.

  • Amélioration de la communication entre les parents et l'enfant.

  • Amélioration de la qualité de vie de l'enfant et du parent.

  • Renforcement des compétences parentales.

Un dispositif qui s'inscrit en prolongement du suivi de votre enfant

Un suivi élargi

Des consultations ayant une visée thérapeutique élargie

Des séances de soutien à la parentalité sont tout à fait complémentaires avec le suivi psychologique de votre enfant. La coopération des parents avec le psychologue qui accompagne votre enfant est essentielle pour assurer un suivi de qualité. Une démarche de soutien à la parentalité est orientée par une approche systémique qui peut se traduire de la façon suivante. Un enfant évolue au sein d’une famille qu’on nomme le système où les liens entretenus entre chacun de ces membres à une répercussion sur l’autre.

Durant le suivi avec votre enfant, les membres de la famille sont désormais davantage sollicités. En fonction de la situation et de la nature des objectifs à atteindre, il existe différentes modalités d’entretien qui peuvent être suggérées par votre psychologue : consultation de l'enfant avec sa mère son père et/ou avec toute sa famille. Ces modes de médiation peuvent avoir pour finalité d’améliorer la compréhension du fonctionnement de votre enfant, d’apaiser les tensions ou de parfaire la communication au sein de la famille par exemple.

Selon les préceptes de l’approche systémique, les difficultés que rencontre votre enfant ne peuvent pas être traitées de façon isolée. Auquel cas les bénéfices d’une telle démarche seraient éphémères, voire inexistants. Il est donc important de prendre en considération l’environnement familial dans lequel interagit votre enfant. C’est la raison pour laquelle la collaboration des parents est particulièrement recommandée

La parentalité de quoi parle-t-on ?

La parentalité

La parentalité, un concept multidimensionnel

« La parentalité » est un mot qui commence à faire son apparition en France vers la fin du siècle dernier. Il découle du terme « parents » et rapporte donc en premier lieu au père et à la mère. Toutefois, la parentalité est un concept qui recouvre de nombreux champs d’application. Il peut faire référence notamment au domaine de la psychologie et de la sociologie, mais aussi à l’aspect éducatif et juridique (Latuillière, 2015).

Les champs d'application de la parentalité

Les travaux de Didier Houzel (2010) mettent en évidence trois dimensions majeure pour définir le concept de la parentalité :

« L’exercice de la parentalité » : elle met en exergue les droits et les devoirs qu’incombe la fonction parentale. Il s'agit donc des responsabilités parentales

 

« L’expérience de la parentalité » :  est un axe qui fait allusion au domaine de la psychologie. Il est centré sur le vécu subjectif d’un individu lorsqu’il s’apprête à devenir parent.

« La pratique de la parentalité » : cette dimension met tout particulièrement l’accent sur les compétences des parents. Elle souligne l’importance de la démarche des soins conférés aux enfants par leurs parents. En cas d’absence totale de soins de soins ou de négligence, cela peut entraîner sur le long terme de graves conséquences sur le développement de l’enfant qui sont définies comme étant des carences.

Les sujets d’actualité autour de la parentalité

L'actualité

Enfance, adolescence, les effets délétères d’une exposition prolongée aux écrans

D’après les données recueillies d’une recherche américaine menée en 2016, les enfants et les adolescents (âgés de 2 à 17ans) regardent la télévision, utilisent un Smartphone ou jouent aux jeux vidéo quotidiennement durant plus de 3h en moyenne (National survey of children’s health, 2016, cité dans Salthun-Lassalle, 2019). Un temps d’exposition prolongé devant les écrans peut avoir des répercussions notables sur la santé mentale de ces jeunes (Salthun-Lassalle, 2019).  

À une époque où nous vivons dans un environnement ultra connecté, la consommation excessive d’écran est une thématique qui fait l’objet d’une attention croissante de la part des professionnels de santé, mais aussi des pouvoirs publics.  Une utilisation des écrans pendant une heure par jour aurait déjà un impact notable sur la curiosité et la concentration d’un enfant (ou d’un adolescent). En outre, cela pourrait également engendrer de l’anxiété et favoriser la dépression au sein de cette population. Le risque d’être confronté à ces pathologies est deux fois plus élevé concernant les jeunes qui s’exposent plus de 7h devant leur écran (si l’on compare avec les jeunes qui passent 1h devant les écrans) (National survey of children’s health, 2016, cité dans Salthun-Lassalle, 2019. Hormis les risques en termes de santé mentale, il a également été démontré qu’un mode de vie sédentaire pouvait favoriser l’apparition de maladies cardiovasculaires, de l’obésité, des troubles du comportement alimentaires et des troubles du sommeil (ANSES, 2017).

Les données collectées d’une étude longitudinale indiquent qu’en 2013 il y avait environ 10 % des enfants âgés de moins de 2 ans qui regardaient chaque jour un écran de Smartphone. En outre, quotidiennement, 66 % des enfants de cet âge passaient leurs temps devant la télévision (ELFE 2020, cité dans Tisseron, 2021).  L’utilisation des écrans pour les tout petits est vivement déconseillée d’après les recommandations de la société française de pédiatrie (Berthomier, et Octobre, 2019), et pour cause les risques d’une exposition prolongée aux écrans semblent encore plus élevés pour les enfants âgés de moins de 3ans. Cette surconsommation des écrans peut générer de la victimisation chez les tous petits et accroître leur agressivité. De plus, elle peut entraîner de l’isolement social et influer sur leur perception du quotidien notamment quant à leurs possibilités d’être des agents actifs (faire ses propres choix).  Cette exposition prolongée aux écrans aurait également une incidence notable sur les facultés attentionnelle et de concentration d’un très jeune enfant. Le temps qu’il passe devant un écran s’effectue entre autres, au détriment de la réalisation d’activités ludiques qui génère des interactions (faire un dessin, jouer avec de pâte à modeler, se balader, lire un conte) et de l’apprentissage des habiletés sociales fondamentales pour son développement (apprendre à vivre avec les autres, la coopération, la gestion des émotions, le respect des consignes)).   Les résultats issus de ces différentes études doivent être nuancés. D'une part, la majorité des données recueillies par ces études sont issues de questionnaires. Dès lors, la fiabilité de ce type d’outils peut être remise en question. D'autre part, les effets délétères d’une exposition prolongée aux écrans ont été constatés principalement vis-à-vis de la télévision (Tisseron, 2017).

 

Pour les enfants de plus de trois ans, l’exposition aux écrans n’est pas à bannir. Il convient dans la mesure du possible d’essayer de réguler cette consommation et de favoriser au maximum les "activités interactives" (Tisseron, 2017). La consommation prolongée d’écrans où l’enfant est passif (télévision, smartphone) à un impact certain sur son développement. En revanche, en ce qui concerne les écrans interactifs (tel que les tablettes), ce sont des outils qui peuvent contribuer à développer la socialisation et les capacités d’apprentissage d’un enfant. Pour l’instant, il semblerait que l’utilisation de ces outils numériques à vocation interactive n’a pas d’incidence négative majeure dans le développement de l’enfant (Bedford et al., 2016, cité dans Tisseron, 2021).

Le burnout parental, un syndrome qui peut concerner tous les parents

Le burnout au travail est une maladie qui est largement médiatisée dans notre société contemporaine. Le burnout parental est, quant à lui, un syndrome qui reste encore bien méconnu. Cela s’explique probablement par le fait que cette affection est un concept relativement récent puisqu’il a commencé à être mentionné dans la littérature au début des années 1980. De plus, ce n’est qu’en 2010 que des chercheurs démontrent que le burnout parental ne concerne pas uniquement les parents ayant des enfants souffrants d’une pathologie chronique.  (Roskam et coll., 2017). Le burnout parental n’apparaît pas pour l’instant dans les manuels de classification médicale. Pour autant, il concerne 6,5 % des parents (Roskam et coll., 2021, cité dans Guillier, 2022).

 

Le burnout parental est un syndrome qui se manifeste à travers plusieurs symptômes. En premier lieu, les parents sont confrontés à un épuisement. Il s’agit d’une sensation d’affaiblissement généralisé qui impacte l’aspect physique, émotionnel et mental du parent. Il s’agit d’un ressenti singulier qui est vécu au quotidien de différentes manières chez les personnes concernées. Certains parents peuvent rencontrer de grandes difficultés, voire une incapacité pour se lever. D’autres auraient envie de dormir plusieurs jours de suite. Il ne s’agit pas d’une simple fatigue, mais bien d'un épuisement majeur. L’énergie n’y est plus. Toutefois, les parents continuent d’assurer leur rôle bien souvent de manière mécanique (Mikolajczak et Roskam, 2018). Ensuite, les parents qui sont confrontés à un burnout parental peuvent instaurer une « distance affective » avec leurs enfants. Il s’agit d’un éloignement involontaire. Les parents ont toujours de l’affection pour leur enfant, mais n’arrivent plus à la manifester comme par le passé. Ils n’ont plus les ressources pour le faire. Les personnes concernées par un syndrome de burnout parental sont également surmenées mentalement. Ils n’éprouvent plus de joie à assumer leur fonction de parents. Les parents ont la sensation d’être beaucoup trop sollicités. Ce n’est pas les enfants qui sont concernés par ce ressenti de surmenage, mais plutôt le rôle du parent. Enfin, les parents souffrants d’un burnout doivent faire face à un sentiment de « contraste ». Le parent concerné perçoit qu’il n’est plus le même pour assumer son rôle au quotidien. Il fait la comparaison entre ce qu’il était, ses aspirations et ce qu’il est devenu. Les parents qui sont dans cette situation ressentent de la culpabilité et de la honte (Mikolajczak et Roskam, 2018).

 

Le fait d’être confronté à burnout parental a des répercussions sur l’équilibre familial et sur la santé de la personne concernée. Une grande majorité de parents concernés par le burnout rencontre très souvent des troubles du sommeil. En outre, un stress subit de manière prolongée à un impact sur les défenses immunitaires. Ce qui augmente de manière significative la tension artérielle. Un stress qui perdure trop longtemps favorise l’apparition de maladies cardiovasculaires et de troubles digestifs par exemple. Le burnout parental peut avoir des conséquences importantes en termes santé mentale et peut engendrer la survenue de troubles de l’humeur telle que la dépression. Pour essayer de tenir bon face à ce syndrome, les parents peuvent avoir également recours à différentes substances et/ou peuvent devenir dépendants aux jeux d’argent. Il est également possible que les parents se réfugient dans le travail. Il peut être constaté que les personnes en burnout parental ont une tendance à être plus « irritables » et davantage en « colère ». Il convient de mentionner que le degré de cette irritabilité dépend essentiellement de l’aptitude de la personne à réguler ses propres affects. Chez les soignants, il a été démontré que le burnout pouvait engendrer de la « négligence » ainsi que des comportements violents sur le plan physique à l’égard de leurs proches. Enfin, un burnout parental peut également accroître les problèmes de couple et fragiliser une union. Au vu de son épuisement et ses difficultés quotidiennes, le parent en burnout peut souhaiter ardemment fuir la situation. Dès lors, les conflits peuvent être de plus en plus fréquents. Il peut y avoir moins de désir intime pour le partenaire (Mikolajczak et Roskam, 2018).

En ce qui concerne les facteurs de risque d’un burnout parental, ils sont en général multiples. Ils peuvent être définis comme étant des attributs ou des événements qui accroissent les possibilités qu’une personne soit confrontée un jour à un burnout parental. La survenue d’un tel syndrome peut s’expliquer par facteurs propres à une personne comme « le genre », « le niveau d’éducation » ; « la personnalité » ; « les compétences émotionnelles » et « le perfectionnisme dysfonctionnel ». Cette pathologie du burnout parental peut être aussi liée à des causes externes comme « le profil d’attachement » (Roskam, 2020). Des recherches ont démontré que les parents qui présentent un attachement de type évitant ou ambivalent ont plus de probabilité d’être confrontés un jour à un burnout parental (Mikolajczak 2018, cité dans Roskam 2020). Les croyances et les représentations de la personne vis-à-vis de sa fonction de parents sont également un facteur à prendre en considération. Par ailleurs, lorsqu’une personne devient parent, elle doit s’approprier une nouvelle identité. Cela peut prendre un certain temps, être difficile à assumer et engendrer beaucoup de stress. Ce processus fait référence à la « restriction de rôle » Roskam, 2020).

ANSES. (2017). Evolution des habitudes et modes de consommation, de nouveaux enjeux en matière de sécurité sanitaire et de nutrition [Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 (INCA 3)].

Berthomier, N. & Octobre, S. (2019). Enfant et écrans de 0 à 2 ans à travers le suivi de cohorte Elfe. Culture études, 1, 1-32. https://doi.org/10.3917/cule.191.0001

Houzel, D. (2010). Chapitre IV. La parentalité et ses enjeux. Dans : , D. Houzel, La Transmission psychique: Parents et enfants (pp. 107-150). Odile Jacob.

Latuillière, M. (2015). Qui dit parentalité ?. Spirale, 75, 15-22. https://doi.org/10.3917/spi.075.0015

Mikolajczak, M. & Roskam, I. (2018). Chapitre 2. Du stress parental ordinaire au burn-out parental. Dans : Isabelle Roskam éd., Le burn-out parental: Comprendre et prendre en charge (pp. 35-48). Louvain-la-Neuve: De Boeck Supérieur. https://doi-org.faraway.parisnanterre.fr/10.3917/dbu.roska.2017.01.0035

Roskam, I. ; Raes, M.E. ; Mikolajczak, M. 2017. « Exhausted parents: Development and preliminary validation of the parental burnout inventor y», Frontiers in Psychology, 8, https://doi.org/10.3389/fpsyg.2017.00163

Roskam, I. (2020). Chapitre 5. Les antécédents et conséquences du burn-out parental. Dans : Moïra Mikolajczak éd., Burn-out professionnel, parental et de l'aidant: Comprendre, prévenir et intervenir (pp. 75-89). Louvain-la-Neuve: De Boeck Supérieur. https://doi-org.faraway.parisnanterre.fr/10.3917/dbu.mikol.2020.01.0075

Salthun-Lassalle, B. (2019). Écrans : des dangers incontestables. Cerveau & Psycho, 108, 12-12. https://doi.org/10.3917/cerpsy.108.0012

TISSERON Serge, « Écrans et tout-petits : quels dangers ? », L'école des parents, 2017/4 (n° 625), p. 3-3. DOI : 10.3917/epar.625.0003. URL : https://www.cairn.info/revue-l-ecole-des-parents-2017-4-page-3.htm

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